Après une première preview qui nous avait permis de voir certains aspects de la gestion d’une écurie de F1, Frontier nous invités à prendre en main le jeu. Nous sommes donc allés dans les locaux du studio, afin de voir ce que donne F1 Manager 22 une fois en mains. Attention, avec une démo qui a duré environ 30 minutes, l’objectif n’était pas de se focaliser sur l’aspect gestion et développement qui prend bien plus de temps, mais bien sur le rôle du directeur décurie lors de la course en elle-même.
Vous l’avez compris, on vous suggère donc d’aller jeter un œil à notre première preview que vous pouvez retrouver à cette adresse afin d’en savoir plus sur F1 Manager, et sur ce qu’il proposera au joueur. On y explique entre autre comment fonctionne la gestion d’une structure au long terme. Recrutement, recherche, développement, mais aussi la production des pièces détachées. Chaque décision doit être prise avec discernement, puisque les règles de la F1 précisent un budget qu’il ne faut pas dépasser. On se doit ainsi de garder des moyens financiers sous la main en cas de coup dur, si jamais un pilote bousille une voiture par exemple.
F1 Manager : l'art du réglage
Une fois l’équipe faite, les ingénieurs recrutés, et la vie de l’usine bien rôdée, arrive le moment-clef de la vie d’une écurie de F1 : les Grands-Prix. Chaque GP s’articule de la même manière, avec les essais libres, les qualifications, puis la course. Lors des essais l’objectif sera d’aider les pilotes à régler la voiture selon leurs préférences. Si on peut laisser l’ordinateur tout gérer, l’intérêt est bien entendu de mettre les mains dans le cambouis, et de tester différents réglages. On peut ainsi radicalement modifier le comportement de la voiture via les différents réglages mécaniques, qu’il s’agisse de la suspension, ou de l’appui aéro. Forcément, chaque pilote à son style de conduite et ses propres préférences, ce qui veut dire que vos deux as du volant ne se contenteront pas d’une bagnole réglée de la même manière.
Sur certains circuits on peut également décider de privilégier certains aspects, comme la vitesse de pointe, ou les courbes. Cela permet aussi de miser sur des stratégies qui vont user plus ou moins les pneus, ou consommer plus ou moins de carburant. En effet, une course faite à l’économie permet de moins remplir le réservoir, d’avoir une voiture plus légère, et qui usera moins les pneus en début de course. Car les essais sont aussi l’occasion de déterminer quelle sera la meilleure stratégie à adopter pour la course. Encore une fois, il faudra souvent adopter des stratégies différentes pour chaque pilote, afin d’une part de maximiser ses chances, mais aussi pour éviter que les voitures ne se présentent en même temps au box.
Jack in the Box
D’ailleurs, la stratégie se fera aussi en fonction des essais, et des pneus qui vont rester à l’issue des journées. Certaines mises au point utiles pour la R&D demandent un setup spécifique, et si on consomme la plupart de ses pneus soft, on risque d’en manquer lors de la course. Comme en vrai, l’objectif de F1 Manager est d’avoir une voiture qui inspire confiance à son pilote, afin que ce dernier puisse attaquer l’esprit serein. Pas de panique si vous n’êtes pas un pro de la mécanique, on peut laisser l’IA se charger de tout, et zapper ces passages. Néanmoins, on gagnera bien sûr en performance si on arrive à trouver soi-même le réglage idéal. Les essais vont également nous permettre de tester de nouvelles pièces fraîchement développées et produites. Nos ingénieurs faisant généralement du bon boulot, ces pièces sont presque toujours plus performantes que les anciennes, mais elles peuvent aussi modifier le comportement de la voiture, et selon les circuits, le résultat n’est pas identique.
En clair, il faudra des fois ressortir de vieux composants du placard pour qu’un pilote se sente plus à l’aise. La qualification reste le moment le moins intense pour le directeur d’écurie, puisqu’il n’y a pas grand-chose à faire, à part constater le résultat du travail effectué lors des essais. Dans notre cas, avec l’écurie Alpine, on réussit à se placer en milieu de grille, nos deux pilotes partageant la même ligne, avec l’avantage pour Esteban Ocon. Avant le début de la course, on va donc devoir arrêter une stratégie pour nos deux pilotes. Là encore, l’IA va nous suggérer plusieurs options, tandis qu’il sera tout à fait possible d’établir une stratégie personnalisée. Moteurs qui hurlent, rampe de feux qui s’éteint : c’est le départ.
La course comme en vrai avec F1 manager
La bonne surprise est qu’on va pouvoir suivre le GP comme à la TV, avec les mêmes angles de caméra que lors des retransmissions officielles et le commentateur star de la discipline, David Croft (Sky Sports). On pourra d’ailleurs suivre n’importe quel pilote, même si on se focalise généralement sur notre équipe. Chaque stratégie est bien entendu modifiable à la volée, et comme en vrai, F1 Manager nous laisse donner des instructions à nos pilotes. Concrètement, on va pouvoir leur demander d’être plus ou moins agressif sur les pneus (ce qui va influer sur la vitesse en courbe), sur le moteur et la consommation de carburant (plus de chevaux, mais sans ravitaillement, surconsommer à un moment, implique de faire de l’éco-conduite plus tard), ainsi que sur l’utilisation du système hybride. La gestion de l’ERS est certainement ce qui nous prendra le plus de temps puisqu’on peut opter pour une utilisation mesurée (qui vide doucement la batterie), une utilisation « dépassement » (on grille tout pour passer un concurrent), et pas d’utilisation du tout lorsqu’il faut recharger les batteries rapidement. L’objectif est évidemment de gagner des places, et de pousser nos pilotes à donner le meilleur. On pourra aussi donner des ordres d’équipe, même si ces derniers son limités. On peut demander à nos pilotes de ne pas s’affronter, et dire au second de bloquer le reste des adversaires afin que notre voiture de pointe puisse creuser l’écart. Bien sûr, les safety cars et autres drapeau rouges viendront régulièrement pourrir notre stratégie, tout comme les erreurs de pilotage. On a ainsi vu Alonso partir en tête à queue dans le premier virage après la sortie des stands, surpris par ses pneus froids.
Veni Vidi Vici
Il faut aussi penser stratégie, puisque comme en vrai, une victoire en course n’est pas forcément un objectif, le but étant de ramasser des points, et de figurer le plus haut possible au championnat constructeur en fin d’année. Oui, l’objectif d’une écurie est surtout d’obtenir le titre constructeur, le titre pilote étant largement secondaire. Car au-delà de l’envie de gagner et du but naturel de faire évoluer son écurie dans le classement, il va aussi falloir remplir des objectifs. Les entreprises qui financent l’écurie, qu’il s’agisse d’un constructeur ou des sponsors, ont des objectifs clairs, et ne pas les remplir signifie l’éviction du patron de l’écurie, c’est-à-dire le joueur. D’ailleurs, chaque course donnera lieu à des négociations avec nos employeurs. En leur promettant des résultats de folie, on pourra obtenir des primes substantielles, qui permettront de renflouer les finances de notre écurie. Néanmoins, si ces promesses ne sont pas tenues, les conséquences seront alors funestes pour notre compte en banque, avec parfois des pénalités à payer. Bref, il faudra donc faire les bons choix, et réussir à ne pas trop vendre de rêve.
F1 Manager 2022, on l'attend avec...toujours autant de curiosité
F1 Manager 2022 s’annonce donc comme un jeu de gestion particulièrement complet, ce qui ne nous étonnera pas venant de chez Frontier. Surfant sur le regain d’intérêt autour de la F1 (merci Netflix) , le jeu semble également plus taillé pour les novices que pour les fans de la discipline pour qui chaque point technique n’a plus aucun secret. Il est ainsi possible de grandement simplifier le jeu, quitte à en perdre parfois un peu l’intérêt. De même, certains aspects sont totalement occultés, comme tout ce qui tourne autour du développement moteur pour les motoristes. Chaque écurie sera donc une simple cliente d’un fabricant de moteur, même si on décide de jouer avec Mercedes Ferrari ou Alpine qui produisent pourtant leurs propres moteurs. Mais que voulez-vous, il faut bien attirer le chaland sur un titre de gestion (donc pas forcément le plus fun) sans repousser les hordes de gens qui ont découvert la F1 par le biais romancé de la série Drive to Survive. Tout ce qu’on espère, c’est que le jeu final tiendra ses promesses, et qu’il réussira à se vendre pour justifier la production de futurs opus aux ambitions plus poussées. Car il faut garder à l’esprit que ceux qui recherchent une expérience de gestion simplifiée pourraient tout à fait se satisfaire de ce qui est proposé par Codemasters avec F1 22.